mercredi 13 août 2014

Aventures Fantastiques d'Isabelle Jour 3.

Bon grand frisson, genre Ricqules menthe. Je m'éclate trop à lire Spirou parce que la mer est glagla, qu'il y a toujours du vent et que je me planque de P. qui veut absolument aller au bal de Sausset avec moi. La honte, il quitte jamais ses espadrilles, il a un jean de baba avec des PATTES D'EPH, je n'ose y croire, tout effrangé, le stone-washed il en a jamais entendu parler, dites-moi que je rêve. Je te parle pas de la danse des bras, il sait pas la danser, il fait n'importe quoi.

Je suis quand même descendue à la plage aujourd'hui avec des tas de parents,  avec des tas de mioches, pas du coin, y a un centre de vacances pas loin , on les appelle "Les Lyonnais", je sais même pas pourquoi, je connais pas Lyon mais c'est sûrement un endroit où il y a ni la mer ni le soleil. Ils sont rouges et blancs les Lyonnais avec des chaussettes dans les sandales en plastique, ils disent "Il y a des tas de cailloux" et "la mer est salée", "y a du soleil, ca va réchauffer l'eau"  (ouais, ouais, surtout le mistral, compte dessus) ils sont pathétiques.

Je lis Spirou donc, parce que je me fais trop suer pour être poli. Dedans, il y a un article qui parle de Star Wars, moi je suis top raide dingue de Harrisson Ford, l'autre Luke Skywalker, il pue du cul, avec sa moumoute de blondasse. Et pis la Princesse Leia avec sa coiffure bizarre, elle est trop forte, elle tire au pistolet laser et elle se roule des mégas pelles avec Ian Solo, et puis elle le maîtrise trop en vrai, moi quand je serai grande je veux maîtriser Harrisson Ford tout pareil qu'elle, non mais elle assure trop la nana.  Paraît qu'il va y avoir neuf épisodes, moi je frime, je dis que j'ai vu l'Empire Contre Attaque, mais c'est pas vrai, jusqu'à présent j'allais au cinéma au Capitole sur la Canebière avec ma grand-mère, et bon, Star Wars c'est pas possible dans ces conditions. Cette année, rien à battre, j'y vais seule, sinon je fugue.
  Bon bref, va y avoir neuf épisodes, le dernier sortira en 2001! Ca me fascine que des gens puissent prévoir des trucs jusqu'à cette date, surtout qu'en Allemagne j'ai rencontré des punks avec des clous partout et des épingles à nourrice dans les joues qui m'ont dit qu'on vivra sûrement pas jusque là parce qu'il y aura bientôt la méga-guerre atomique mondiale, celle qui va tout destroy, comme dans le clip d'Utravox "Dancing With Tears in my Eyes".
OK, ca me dit pas AVEC QUI, je vais bien pouvoir aller au bal de Sausset, ni ce que je vais me mettre. Merde.

Merci à Sylvain Sly.

mardi 5 août 2014

Total Eclipse of The Heart. Jour 2

Enfin rentrée à Marseille. La Mère Supérieure est en voyage en Vendée où il doit faire à peu près le même temps qu'ici. Suis à mon cabanon. Mistral, pluie, on ne se baignera donc jamais! Je me demande ce qui m'a pris de vouloir retourner ici. Je me fais trop suer puissance 10 000. Presque envie de retourner au collège, mais non faut pas exagérer. Hier, j'étais sur la pointe avec Patou, le fils de mes voisins. On s'est laissé surprendre par l'orage et on s'est réfugiés sous les rochers. J'ai fait que crier et pleurer parce que je suis trop sensible des oreilles( c'est vrai, un jour mon prof de maths a tapé sur la table et j'ai fondu en larmes). Il en a profité pour me serrer bien fort contre lui, genre n'ai pas peur chérie. Bon, c'était mieux que rien et puis j'avais vraiment super peur. On est remonté chez lui, c'est trop bien, il a un aquarium d'eau de mer, un sauna et un magnétoscope. Ses parents, ils sont cools, à part qu'ils bronzent tous nus sur leur terrasse mais bon ça va, mes parents c'est des nudistes à la maison aussi, je m'en fous un peu. En fait, nos parents c'est tous des exhibitionnistes en vrai, nous les jeunes, on garde nos maillots, c'est n'importe quoi. Enfin, moi, je mets que le bas, parce que le haut c'est trop chiant, c'est mouillé, ça colle.
C'est trop bon le magnétoscope, Patou,  il a que des films trop bien, genre "Le Cerveau" avec Belmondo, trop rigolo, d'ailleurs c'est ce qu'on a regardé "Le Cerveau" sur le canapé. Comme ses parents étaient sortis, il a essayé de m'embrasser, c'était vraiment dégueu, il a une langue on dirait du papier toilette Moltonnel épaisseur triple, comme ils disent dans la pub. Heureusement que sa mère est rentrée, elle nous a proposé du Savane et du coca, comme à la maison y en a jamais, j'ai failli m'étouffer avec et puis je me suis dit que tant que je mangeais, Patou allait pas essayer de ressortir avec moi parce qu'il est vraiment pas doué.
Enfin, bref, après je me suis souvenue que j'étais amoureuse de Marc. J'ai pensé à "Total Eclipse of The Heart" le slow qu'on a dansé à la boum de Marie-Pierre en juin, je connais la chanson par coeur parce qu'il y a les paroles derrière la pochette et même si c'est ma première année d'anglais, c'est vachement plus facile que l'allemand. D'ailleurs en Allemagne, j'ai parlé qu'anglais. Bref, j'ai pensé à la chanson et je me suis mise à pleurer.  (une fois rentrée chez moi, faut pas déconner")

"I don't know what to do. I'm always in the dark".

Voilà c'est tout moi ça.

samedi 26 juillet 2014

J 'ai treize ans...jour 1 ... encore..

Toujours dans le train.
Fait moche, la pluie s'écrase aux vitres. Ca pue la clope dans le compartiment.

On a échangé les mecs avec Gaëlle, moi je dois sortir avec Benoît et elle avec Laurent. Enfin, c'est eux qui ont décidé. Laurent s'est pas privé pour lui rouler une pelle. Benoît, il a pas l'air méga motivé, il me regarde même pas. Il fume et c'est tout.

On a fauché le paquet de la mono, Lucille,  elle a un peu gueulé mais juste pour la forme. On a fait que de lui taxer des clopes pendant tout le séjour.

Benoît, on dirait l'amour de ma vie. Marc. Je suis trop amoureuse de lui. Il lui ressemble vachement, ils ont trop la même taille, les mêmes cheveux, les mêmes yeux. On est sortis ensemble à la boum de Marie-Pierre. Il était trop bien habillé avec son tee-shirt rouge sans manches, son pantalon jaune. Autour du cou, il avait une dent de requin sur un lien de cuir   Je culpabilise de l'avoir trompé (de la bouche) avec trois autres mecs cet été, j'espère qu'il a pas fait pareil. Suis amoureuse de lui depuis la sixième. Il m'a écrit une lettre, je lui ai corrigé ses fautes d'orthographe. Un mec qui écrit "émossion" , c'est pas possible. Il m'a plus réécrit. J'espère qu'il n'est pas vexé.

Ich liebe dich Marc. Du bist mein Schatze.





Mon blog des années 80.

Parce que le blog n'existait pas mais le journal intime oui.
Je te propose un voyage dans le temps, via Planète Marseille où je ne dansais pas le MIA (ni ne savais ce que c'était d'ailleurs) mais rédigeais un copieux diary comme disent les zanglos-saxons. Un journal volumineux à la hauteur de mon ennui car c'était rien de dire que je m'emmerdais copieusement. Le voilà, je le prouve viens avec moi cher lecteur.

J'ai treize ans. Jour 1.

Bin oui. J' ai treize ans et je me fais chier. Je déteste mon âge, mon physique et mon prénom. J'aurais voulu m'appeler Gabrielle comme l'ange du même nom (ou pas).
Je passe mes vacances en Allemagne du côté de Mannheim, vu que je fais allemand comme première langue, anglais ça aurait été plus simple, mais non, il a fallu que je fasse allemand et ça me fait chier (re).  Tout ça pour intégrer la section bilingue allemand du Lycée Saint Charles à Marseille. Une classe CAMIF, comme on dit avec rien que des fils de profs, comme moi. Rien à foutre, j'ai commencé l'anglais cette année et j'ai parlé que ça pendant tout le long du séjour. Voilà. Merde.
Je suis de Marseille, paumée au milieu d'un troupeau de parisiens. Mon père se fout de ma gueule, vachement sympa, en disant que j'ai l'accent pointu (au téléphone). Super j'apprécie trop.
Là on est dans le train, on rentre, j'ai acheté le journal hier, un gros cahier rouge et noir genre chinois. Les autres se foutent de ma gueule parce que j'écris, ils me gueulent "Putaing, cong" dans la figure, c'est les mêmes qui m'ont écrasé une cigarette sur la main quand on a fait les tortures punks au Mistigri en même temps, je leur ai balancé le coup de pied de ma vie dans les couilles, enfin a celui qui était le plus près. La con de leur mère.

Je sens que je vais trop m'éclater pendant 3 heures avec ces têtes de noeuds, remarque après ma mère vient me chercher à Paris et ce sera pire. Bon, maintenant ils lisent par dessus mon épaule, putain ils peuvent pas se rouler des pelles et me lâcher les bretelles, c'est incroyable.

 Tchuss les gars.

Putain ces connards ont salopé mon journal. Trop de la chance.