samedi 26 juillet 2014

J 'ai treize ans...jour 1 ... encore..

Toujours dans le train.
Fait moche, la pluie s'écrase aux vitres. Ca pue la clope dans le compartiment.

On a échangé les mecs avec Gaëlle, moi je dois sortir avec Benoît et elle avec Laurent. Enfin, c'est eux qui ont décidé. Laurent s'est pas privé pour lui rouler une pelle. Benoît, il a pas l'air méga motivé, il me regarde même pas. Il fume et c'est tout.

On a fauché le paquet de la mono, Lucille,  elle a un peu gueulé mais juste pour la forme. On a fait que de lui taxer des clopes pendant tout le séjour.

Benoît, on dirait l'amour de ma vie. Marc. Je suis trop amoureuse de lui. Il lui ressemble vachement, ils ont trop la même taille, les mêmes cheveux, les mêmes yeux. On est sortis ensemble à la boum de Marie-Pierre. Il était trop bien habillé avec son tee-shirt rouge sans manches, son pantalon jaune. Autour du cou, il avait une dent de requin sur un lien de cuir   Je culpabilise de l'avoir trompé (de la bouche) avec trois autres mecs cet été, j'espère qu'il a pas fait pareil. Suis amoureuse de lui depuis la sixième. Il m'a écrit une lettre, je lui ai corrigé ses fautes d'orthographe. Un mec qui écrit "émossion" , c'est pas possible. Il m'a plus réécrit. J'espère qu'il n'est pas vexé.

Ich liebe dich Marc. Du bist mein Schatze.





Mon blog des années 80.

Parce que le blog n'existait pas mais le journal intime oui.
Je te propose un voyage dans le temps, via Planète Marseille où je ne dansais pas le MIA (ni ne savais ce que c'était d'ailleurs) mais rédigeais un copieux diary comme disent les zanglos-saxons. Un journal volumineux à la hauteur de mon ennui car c'était rien de dire que je m'emmerdais copieusement. Le voilà, je le prouve viens avec moi cher lecteur.

J'ai treize ans. Jour 1.

Bin oui. J' ai treize ans et je me fais chier. Je déteste mon âge, mon physique et mon prénom. J'aurais voulu m'appeler Gabrielle comme l'ange du même nom (ou pas).
Je passe mes vacances en Allemagne du côté de Mannheim, vu que je fais allemand comme première langue, anglais ça aurait été plus simple, mais non, il a fallu que je fasse allemand et ça me fait chier (re).  Tout ça pour intégrer la section bilingue allemand du Lycée Saint Charles à Marseille. Une classe CAMIF, comme on dit avec rien que des fils de profs, comme moi. Rien à foutre, j'ai commencé l'anglais cette année et j'ai parlé que ça pendant tout le long du séjour. Voilà. Merde.
Je suis de Marseille, paumée au milieu d'un troupeau de parisiens. Mon père se fout de ma gueule, vachement sympa, en disant que j'ai l'accent pointu (au téléphone). Super j'apprécie trop.
Là on est dans le train, on rentre, j'ai acheté le journal hier, un gros cahier rouge et noir genre chinois. Les autres se foutent de ma gueule parce que j'écris, ils me gueulent "Putaing, cong" dans la figure, c'est les mêmes qui m'ont écrasé une cigarette sur la main quand on a fait les tortures punks au Mistigri en même temps, je leur ai balancé le coup de pied de ma vie dans les couilles, enfin a celui qui était le plus près. La con de leur mère.

Je sens que je vais trop m'éclater pendant 3 heures avec ces têtes de noeuds, remarque après ma mère vient me chercher à Paris et ce sera pire. Bon, maintenant ils lisent par dessus mon épaule, putain ils peuvent pas se rouler des pelles et me lâcher les bretelles, c'est incroyable.

 Tchuss les gars.

Putain ces connards ont salopé mon journal. Trop de la chance.